Il faut construire des politiques climatiques ambitieuses

Citons la CFDT au sujet de la Conférence des Parties :
La COP 28 s’est ouverte au moment où les experts mondiaux du climat annonçaient que 2023 était l’année la plus chaude jamais enregistrée. Cela devrait alerter les États sur l’absolue nécessité de prendre des décisions fortes et rapides. Mais voilà, les négociations ont été une nouvelle fois mises à l’épreuve s’agissant de la fin des énergies fossiles**. Il reste un fossé à combler. Et le multilatéralisme est sans doute le meilleur levier pour y parvenir.

Certes, le fonds pertes et préjudices – qui doit permettre le financement des réparations des pays en développement – est une bonne nouvelle, mais il reste trop faiblement doté par rapport aux enjeux. Le bilan mondial encore en cours d’évaluation doit inévitablement ouvrir la voie à d’ambitieux plans d’action nationaux afin d’accélérer la sortie des énergies fossiles et transformer nos modèles.

Ces transformations doivent cependant être socialement justes ; le syndicalisme et la CFDT entendent prendre toute leur place quand il s’agit de contribuer à la construction des politiques climatiques afin d’atténuer les effets des changements climatiques et accélérer les transformations*** à mettre à l’œuvre pour des emplois de qualité et une protection sociale adéquate.
Cette COP aura précisément été le moment choisi par la CFDT pour présenter* son Manifeste pour une transition écologique juste ("au travail pour le climat"). 
Ce document synthétise les travaux menés en interne afin d’articuler les enjeux économiques, sociaux et environnementaux dans l’accélération nécessaire des transformations qui sont devant nous. À chacun de s’en saisir.

 

 

 

* La veille de la journée mondiale pour le Climat (8 décembre), une conférence de presse d'un peu plus d'une heure a mis en avant ce Manifeste, et le travail de la CFDT en matière de climat. Les interventions au niveau des comités sociaux d'entreprise, les sentinelles vertes, des actions concrètes sont présentées. Pour les passionnés : le replay visio est ici.

 

** La diplomatie climatique, via cette conférence de l'ONU, est parvenue à un compromis de manière inédite car évoquant les énergies fossiles pour la première fois mais que beaucoup dénoncent comme insuffisant, sans date cible notamment.
Il a été retenu : "transitioning away from fossil fuels in energy system" (une transition hors des énergies fossiles, ou un éloignement des énergies fossile dans les systèmes énergétiques) au lieu de "phase out from fossil fuels" (sortir des énergies fossiles). Le nucléaire est cité mais aussi le "captage" et le "stockage" de carbone alors qu'aucune technologie facile à mettre en oeuvre n'est connue dans ce domaine. Le recours à ces techniques compensatrices pourrait servir avant tout à continuer l'exploitation de énergies fossiles.
L'objectif de la neutralité carbone en 2050 a été rappelé mais on n'en prend pas vraiment le chemin : pour rester dans la trajectoire d'un réchauffement à + 1,5°C, il faut baisser la production des  énergies fossiles de... 95% d'ici là.

*** le changement climatique entraîne une nécessaire adaptation de nos sociétés
Météo-France a organisé d'intéressantes tables rondes en partenariat avec Le Monde jeudi 14 décembre sur la thématique : " Changement climatique, comment réussir à s'adapter ? ". DCSC/D a précisé que les projections à 2100 promettent à ce stade une augmentation de la température de 3°C sur la planète et +4°C sur la France (cf 20ème min. 30 sec).
Le ministre de tutelle a introduit ce colloque en marquant les enjeux au fer rouge : ces degrés en plus, c'est par rapport à quoi ? cf. 7ième de la minute de la vidéo du colloque sur Youtube (inaccessible en interne Météo-France), 1,5°C en plus sur la Terre, c'est par rapport à 12,9° C. C'est donc 10% de plus, voire 30% de plus si on considère 4°C.
Pour un mauvais clin d'oeil, faire des efforts dans un contexte à 30% de variation, ça vous rappelle quelque chose ? un quelconque dérèglement ? On affiche la courbe des effectifs de Météo-France ?