Extraits du journal Libération des 20 et 21 août (article d'Arthur Quentin - A Météo-France, plus d'outils mais moins de mains).

l'augmentation du budget de Météo-France devrait redevenir une priorité, en particulier dans le contexte du dérèglement climatique. « On voit bien qu'il y a un renforcement des phénomènes météorologiques extrêmes. Les tempêtes comme celle dans la vallée de la Roya en 2020, les inondations récurrentes dans le Gard, les canicules de plus en plus fréquentes... Tout cela nécessite une précision d'analyse encore plus grande. Mais il faut le financer. » (Vincent Capo Canellas)
On ne peut pourtant pas dire que l'Etat n'y met aucun moyen. En 2021, Météo France s'est doté, moyennant 150 millions d'euros, de deux nouveaux supercalculateurs. L'organisme dispose d'un matériel de pointe qui doit lui permettre d'affiner les différents scénarios et de concevoir les cartes météo les plus précises. Mais pour faire fonctionner ces outils numériques complexes, il faut avoir les informaticiens et prévisionnistes capables de bien analyser le risque. « Cet équilibre, à mon sens, est en train d'être rompu », regrette Vincent Capo-Canellas.

<<Stress>>.
Cette baisse de moyens à la fois financiers et humains, Marie-Hélène Pépin en fait durement l'expérience. Cette membre du bureau de la CFDT-Météo travaille depuis quarante ans pour l'établissement rattaché au ministère de la Transition écologique et s'insurge du surcroît de travail causé par le rabotage des effectifs.
« Le métier de prévisionniste est particulièrement angoissant: vous savez que si vous vous trompez dans une prévision, des gens peuvent perdre la vie. A cela s'ajoute encore du stress car avec la nouvelle organisation, il faut sans cesse s'adapter à de nouveaux outils. Cela demande de se former et demande une charge de travail supplémentaire. Sauf qu'en parallèle, on est de moins en moins nombreux pour le faire », regrette la syndicaliste, qui réclame davantage de moyens pour que Météo France puisse s'adapter aux changements climatiques.
Pour cela, elle attend un effort budgétaire de la part des politiques.
En 2019, le député Éric Coquerel (LFI) avait rencontré les membres de la CFDT-Météo pour recueillir leurs doléances. « Maintenant qu'il est président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, on espère qu'il s'en souviendra » reconnaît Marie-Hélène Pépin.
Quant à Vincent Capo-Canellas, qui avait déjà amendé le projet de loi de Finances de l'année dernière pour essayer de donner de l'oxygène à l'organisme, il compte bien repartir à la charge: « Météo France est une pépite. Il concourt aux travaux du Giec, fait de la recherche métérologique... On va avoir un débat budgétaire à la rentrée : je mènerai le combat. »