Le secrétaire général de la CFDT exhorte Emmanuel Macron à entendre les voix de ceux qui ont voté pour lui sans le soutenir. Et lui demande de convoquer un « grand rendez- vous social » pour associer le plus grand nombre à ses décisions.
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Dès l’annonce des résultats du premier tour, la CFDT a appelé à voter pour Emmanuel Macron. Non par adhésion mais par raison. L’extrême droite n’a jamais été et ne sera jamais une option pour nous.

La réélection du président lui donne la légitimité du pouvoir. Il la doit à ses partisans. Et aussi à l’esprit de responsabilité de nombreux électeurs qui ne partagent pas son programme mais rejettent par-dessus tout le Rassemblement national et tout ce qu’il représente. Ils lui ont donné leurs votes mais pas leurs voix. M. Macron doit maintenant les écouter.

Construire un nouvel équilibre entre performance économique, justice sociale et transition écologique est la seule voie possible. Emmanuel Macron y est-il prêt ? Va-t-il se recroqueviller sur la certitude de quelques-uns, comme cela a trop souvent été le cas ces cinq dernières années ?

Lutter contre les inégalités, c’est repenser une fiscalité plus équitable dans la répartition des efforts entre ménages riches et ménages modestes, entre travail et capital. Avec une répartition de la richesse qui penche beaucoup trop du côté du capital... Il faut renforcer des services publics qui ont montré toute leur utilité et leur pertinence durant la crise sanitaire. Ils ont trop longtemps été considérés comme des centres de coûts, selon une seule logique comptable.

La CFDT, premier syndicat de France, construit toutes ses propositions et revendications sur la base du vécu des 600 000 adhérents présents dans tous les secteurs professionnels et sur tous les territoires. Elles sont en prise directe avec leur quotidien, réfléchies, délibérées, décidées collectivement. Bien d’autres émanent du collectif le Pacte du pouvoir de vivre et de la société civile organisée.

Monsieur le président, vous ne pourrez pas relever ces défis tout seul. Lancez dès maintenant ce grand rendez-vous social pour changer de méthode et associer le plus grand nombre à la coconstruction des décisions. Reconnaissez les corps intermédiaires, il ne peut pas y avoir de démocratie sans démocratie sociale.

Notre appel est ferme mais constructif : entendez-le !