La CFDT revendique depuis de nombreuses années la création d’un système de retraites par répartition, universel, plus juste et plus lisible. La promesse faite par le candidat Emmanuel Macron a constitué une réelle opportunité de voir concrétiser ce projet. Après de longues concertations, puis des recommandations du Haut Commissaire à la réforme des Retraites, force est de constater que le sens initial du projet fait désormais défaut.
Le document ici en lien vise à clarifier où se situent les enjeux sociétaux d’une réforme de cette ampleur.
Il explique que les lourds dé­ficits structurels liés au papy-boom ne sont plus d’actualité, des efforts ayant été consentis par les travailleurs pour en sortir. Or, l’âge d’équilibre est un poids qui vient s’ajouter à la réforme Touraine (augmentation du nombre de trimestres à cotiser pour un taux sans décote). Cette mesure s'appliquerait brutalement (dès 2022), elle est inattendue (touchant les personnes à moins de 5 ans de la retraite), et est injuste car elle pénalise ceux qui ont commencé à travailler tôt tout en favorisant les travailleurs diplômés, bien rémunérés, qui bénéficieraient de l’annulation de la décote.
Par ailleurs, quel sera son effet sur le chômage ? l'âge du taux plein reculant alors qu'une personne sur deux n'est pas en activité au moment de prendre sa retraite.

Pour la CFDT, la réforme du système de retraites en dis­cussion est une opportunité pour créer du progrès social :
En permettant aux travailleurs
    • exposés aux métiers pénibles de partir plus tôt et en meilleure santé : à condition de prendre de nouveau en compte 4 facteurs de pénibilité : manutention manuelle de charges, risques chimiques,  postures pénibles (travailleurs à la chaîne ou dans les abat­toirs), et vibrations mécaniques (ex. les salariés du BTP)
    • de choisir leurs transitions de passage de l’activité à la retraite : date et modalités de départ (ex. retraites progressives)
    • à faibles revenus de vivre décemment à la retraite : se conten­ter d’un minimum de pension à 1 000 €, quand le seuil de pauvreté est à 1 041 €, est indécent après une vie de travail (la revendication CFDT est d' un Smic net, soit environ 1 200 €)

Dans la mesure où l’âge pivot figure dans le projet de loi et dans la mesure où les éléments de progrès social restent très insuffisants, la CFDT appelle à maintenir la pression sur le gouvernement et à :
- relayer la pétition appelant au retrait de l’âge pivot, http://chng.it/yZ9x9Nq4W6
- interpeller les parlementaires sur tout le territoire,
- mener des actions de sensibilisation auprès des citoyens et travailleurs cette semaine et se mobiliser dans les territoires le samedi 11 janvier sur les revendications de la CFDT.

Ex à Paris, rdv samedi 11 janvier 2020 à 10h00 Métro Saint Paul (Paris 4e).